Graver du Plexiglass, c’est comme broder de la lumière.
Grosse fierté et grande joie: Les Presses du Bûcher, l’atelier que je bâtis depuis plus d’un an maintenant, est finalement achevé (si tant est qu’un atelier puisse être achevé un jour… disons pour être plus précise qu’il a atteint l’état que je visualisais quand j’ai commencé à le mettre en place).
Je me suis fait arracher deux dents de sagesse hier, après avoir eu la brillante idée de recevoir ma quatrième dose la veille au soir… Me voici donc moins sage, mais surtout engluée dans un état à la fois nauséeux et engourdi, où la seule activité à la portée de mon cerveau est celle-ci. En huit heures de travail, la plaque a progressé considérablement. J’en suis environ à 30 heures en tout. Je devrais finir demain, et pouvoir commencer à explorer l’impression avec ma nouvelle presse…
«Suflureur» c’est le patois d’un des personnages du roman sur lequel je travaille présentement. Il l’utilise avec tout ce que porte de fureur, de charge charnelle et d’humour ce patois inventé. J’ai hâte que vous puissiez le lire. Hâte aussi que ses personnages retrouvent leur place à l’épicentre de ma vie.
Cette tranche sert d’abord et avant tout à tailler des cartons de reliure. Je m’en servirai pour autre chose, mais quand elle a été construite dans la fonderie des Clercs de Saint-Viateur, il y a bien cent ans de cela (je n’ai pas la date exacte), elle était destinée à leur imprimerie.
Ce projet, c’est mille fois plus qu’un livre, c’est la trace d’une amitié qui s’est approfondie au fil des pages, des caractères, et qui continue de grandir tendrement. Je suis tellement, tellement privilégiée d’avoir accès à cette sagesse et à tout ce savoir, je mesure pleinement ma chance chaque fois que nous nous retrouvons devant les presses à imprimer, Pierre et moi.