Les nouvelles de la semaine
Je suis en train de rédiger mes demandes de bourses au Conseil des arts du Canada. Je passe des heures chaque semaine à former d’autres artistes afin qu’iels remettent les demandes les plus compétitives possibles, mais je suis devant les mêmes défis, les mêmes enjeux qu’iels doivent contourner. Que ‘ce soit clair pour tout le monde: c’est paralysant de se prêter à cet exercice-là. La nervosité ne passe pas avec l’expérience. Je voudrais que ça m’indiffère: ce n’est pas le cas. Je tiens vraiment très, très fort aux projets que je soumettrai dans quelques jours et prétendre à l’indifférence, ce serait me mentir en plein visage.
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Et sinon, j’ai fini. Plie la rivière est entre les mains de l’éditeur (des éditeurs), bouclé, sagement assis sur ces scènes qui se sont succédé sans que je les contrôle pleinement. C’est rare qu’un de mes textes bifurque autant que celui-là. J’avais pourtant un plan qui, à défaut d’être très fastidieux, avait le grand mérite d’être simple. Il n’en est rien resté, ou presque. Que la rencontre entre l’Ours et Noé. J’ai hâte d’en parler plus, de faire voyager ce livre comme les autres. Je n’avais pas planifié d’en faire un conte déconcertant comme il l’est. Mais parfois l’imaginaire fait un travail que le cerveau ne contrôle pas.
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Chaque fois que j’écris en mode « log », je suis à cheval entre l’écriture et le sommeil. Cela donne un texte désorganisé, somnolent, mais plus transparent aussi que les textes en habits fins que j’écris de jour. Cette nudité là des mots me plait immodérément.
[Bonne nuit]